Where i am, i don't know est un projet collectif réalisé durant une semaine d'immersion dans un centre de demandeurs d'alise de la croix rouge à Manderfeld ( BE ). Ce projet mené pas une vingtaine d'étudiants de l'ESA Saint-Luc de Liège a pour but de se présenter sous forme d'une exposition et d'un livre.
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11H, c’est l’arrivée, il pleut. Avec Paulin, Aurore et Romain, nous sommes les premiers et nous nous dirigeons vers l’accueil. Devant nous il y a un grand arbre avec des bancs et quelques buissons, c’est joli. À gauche, devant la porte il y a 3 hommes qui nous disent bonjour. Bien que mal à l’aise, nous rentrons. Je ne me sens pas bien, tous ces regards posés sur moi m’oppressent. Nous montons avec Adé, la coordinatrice de notre projet à la croix rouge. Arrivés à l’étage, elle nous présente ce qui sera notre dortoir, salle de bain, et lieu de travail. Les fenètres sont ouvertes et il fait un froid de canard. Un peu secoué ,je me dirige vers le fauteuil Chersterflield rouge dans lequel je m’installe, attendant les consignes, un peu dépité.
L’après-midi passe, je fais la rencontre d’un homme, Yassey. Nous commençons à parler, je ne sais pas quoi dire. Nous discutons de tout et de rien, il a l’air très gentil et ne demande qu’à me connaitre. D’un coup, il part et rejoint des amis et me dit ensuite « See You after diner ?», je lui ai dit « Yes, ok». « Good good» a-t-il répliqué avec un grand sourire.
18H, nous passons à table. Chacun à notre tour nous passons devant la cantine pour nous faire servir, ça n’a pas l’air mauvais, puis de toute manière nous n’avons pas à nous plaindre, nous sommes invités. Nous mangeons ensuite entre nous et silencieusement nous regardons les tables environates. Je sens bien que certains ne sont vraiment pas à leur aise. Je comprends, moi aussi. Le diner terminé, nous allons remettre nos assiettes dans la cuisine où des résidents s’occupent de la vaisselle, ils boulonttent et n’ont pas le temps de souffler tellement la cadence est élevée. 
En silence, nous quittons le réfectoire et nous montons dans ce que les résidents appellent «la place du village». Il y a un billiard, une télévision, une machine a café et un baby-foot. De nouveau nous sommes un peu mal à l’aise. Ne sachant pas trop quoi faire, nous regardons les hommes jouer au billiard, ils sont très doués. Tout d’un coup, l’un d’entre nous s’approche et demande pour y jouer aussi, je ne me souviens plus vraiment de qui il sagissait mais ça y est, la mixité commence. Dans la cohue qui règne ici, j’aperçois Yassey qui s’approche de moi et je le vois fouiller dans une de ses poches, il en sort une généreuse poignée de cacahuètes qu’il partage avec moi, il me présente ensuite à Hussein avec qui nous avons joué aux cartes toute la soirée.
23h, il est tard, je monte me coucher. Il pleut toujours mais je suis un peu appaisé. Ce n'est que le début de la semaine.
Montage de l'exposition à PHOTOCITY - 2021
Photos : Olivier Cornil
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